Hiver : grippe, gourme, rhinopneumonie. 

Comment protéger mon cheval ?

 

 

Nous voilà bel et bien dans l’hiver (qui n’est pas la période la plus agréable pour les chevaux et les cavaliers !). Entre les jours très courts, le ciel capricieux, les chevaux qui font du poil, les près et les carrières qui se transforment en bourbiers, autant vous dire que ce n’est pas une partie de plaisir !

A cela s’ajoute les principales affections hivernales : grippe, gourme et rhinopneumonie ! Plutôt que d’être fataliste, je vous donne, cette semaine, quelques conseils pour éviter la contamination !

 

Mon conseil n°1 « prévenir avant de guérir » ! Nul doute pour moi que la prophylaxie est la meilleure façon d’éviter la contamination. Autrement dit, au moindre signe de grippe, de gourme ou de rhinopneumonie, il faut mettre le ou les malades en quarantaine.

Cette mise à l’écart doit être associée avec une hygiène parfaite (et cela vaut pour le matériel, le pansage, la sellerie, les véhicules, etc.). Sans oublier le lavage des mains et des bottes avant de passer d’un cheval ou d’une écurie à l’autre.

 

La grippe chez le cheval

Bien que ce ne soit pas scientifiquement prouvé, la grippe serait un phénomène de saisonnalité (on ne la rencontre que les mois d’hiver). Ce qui, par contre, est établi, c’est que la grippe équine est propagée par les rassemblements de chevaux : les concours hippiques, sur les hippodromes, lors de foires, etc.

Il y a peu de différences entre les grippes humaine et équine. La contamination se fait principalement par voie aérienne, notamment lorsque les chevaux toussent et éternuent. Elle peut aussi se faire par contact, en passant par exemple avec sa brosse ou son tapis de selle d’un cheval à l’autre.

Bien qu’elles soient proches, les grippes humaine et équine ne se transmettent pas entre espèces. Un cheval grippé est contaminant dans un rayon de quarante mètres et l’incubation est de 2 à 5 jours. Les signes de la grippes équine sont les mêmes que ceux de la grippe humaine : abattement, fatigue, fièvre, courbatures, etc.

Le traitement est là aussi essentiellement asymptomatique, fait d’antidouleurs et d’antipyrétiques.

 

La gourme chez le cheval

La gourme n’est autre l’angine du cheval. C’est une maladie aigüe et contagieuse, provoqué par la bactérie Streptococcus equi. Elle touche principalement les jeunes chevaux, et se déclare plutôt à l’automne ou à la faveur des mauvaises conditions météorologiques.

Comme pour la grippe, plus la concentration de chevaux est élevée, plus le risque de contamination est important.

Du fait du taux important de morbidité (taux de chevaux concernés dans un effectif) de la gourme, qui peut atteindre les 100%, il est important de mettre en place un traitement dès l’apparition des premiers signes de la maladie , à savoir une inflammation des voies aériennes supérieures, particulièrement des ganglions lymphatiques, avec jetage nasale abondant, fièvre, abattement, etc. Dans les cas les plus avancés, on peut observer des abcès sous l’auge et derrière les oreilles.

Le premier traitement de la gourme est l’éviction. Le second est la mise en place de mesures strictes d’hygiène du cheval et de son environnement. Le troisième est la maturation des abcès, avec des cataplasmes d’eau chaude ou d’onguents.

L’emploi d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et d’antipyrétiques est là aussi indiqué.

  

La rhinopneumonie chez le cheval

C’est plus une maladie respiratoire périodique que saisonnière. Comme pour la grippe et la gourme, le froid et l’humidité sont des facteurs de déclenchement de la maladie. C’est d’autant plus vrai que, l’été, le virus Herpesviridae, celui de la rhinopneumonie, est moins à l’aise pour s’attaquer aux chevaux, puisqu’il n’aime pas les atmosphères arides. Selon le type d’herpèsvirus, le rhinopneumonie intéresse soit le système reproducteur, soit l’appareil respiratoire, soit les fonctions nerveuses. Et les conséquences sont alors à type d’avortement, de rhinopharyngite, de trouble de la locomotion, etc.

Notez bien que les seuls signes clinique de la rhinopneumonie peuvent faire penser à la grippe. C’est pourquoi les analyses biologiques sont ici une bonne aide au diagnostic.

Comme pour la grippe et la gourme, la propagation de la rhinopneumonie se fait par dispersion ou transmission de particules virales. Le premier traitement consiste donc à éviter l’épidémie, en séparant les sujets sains des sujets malades. Le second vise à administrer des anti-inflammatoires, des antalgiques et des antipyrétiques, voire des antioxydants comme la vitamine C.

 

Anaël MARZIN
30/01/2018