Le syndrome de Harper

Le syndrome de Harper 

La maladie de Harper ou tout simplement Harper est une affection locomotrice mal connue. Elle se caractérise par une hyper flexion involontaire d’un ou des deux postérieurs, le cheval les levant exagérément haut. 

Quelle est l’origine de la maladie ?

La maladie existe sous deux formes : la forme classique, qui fait suite à un traumatisme au niveau du canon, et la forme australienne qui est la plus connue et répandue.

Cette forme australienne est vraisemblablement multifactorielle même si le déclencheur pourrait être l’ingestion d’une plante toxique, la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), une mauvaise herbe fréquemment retrouvée dans les prés secs.

Toutefois, d’autres facteurs semblent intervenir : autres toxines (mycotoxines…), carences vitaminiques (vitamines B notamment), intervention d’autres plantes (pissenlit commun). 

Y a-t-il des chevaux prédisposés ?

On ne connaît pas de prédisposition de race, de sexe ou d’âge. La maladie sévit souvent sous forme d’épisodes et concerne un plusieurs chevaux présents sur des pâtures pauvres après une période sèche.

Le froid, le repos et le stress semblent être des facteurs aggravants.

Les cas sont plus fréquents à la fin de l’été et au début de l’automne. 

Comment se manifeste le Harper ?

Le cheval marche en hyper fléchissant un ou deux postérieurs de façon parfois tellement intense que le membre vient frapper l’abdomen et provoque des blessures.

L’hyper flexion est plus ou moins forte et on distingue cinq stades d’intensité dans le Harper selon qu’il est transitoire et modéré ou plus important, voire parfois permanent, le cheval sautillant sans cesse.

La maladie a des répercussions sur les allures et donc l’utilisation du cheval qui peut se désunir, refuser de reculer… Les signes sont majorés sur les terrains en pente et sur les cercles.  

Comment diagnostiquer la maladie ?

Les signes cliniques sont assez évocateurs mais le diagnostic différentiel doit être fait avec les autres troubles de la locomotion.

Le diagnostic de certitude s’obtient en effectuant une électromyographie, un examen qui consiste à enregistrer l’activité électrique d’un muscle à l’aide d’une aiguille bipolaire. 

Quel est le pronostic ?

Il est plutôt bon puisque généralement on observe une guérison spontanée lors de Harper australien, même si elle peut prendre plusieurs mois, voire des années.

Le pronostic est beaucoup moins favorable avec la forme classique de Harper (qui reste beaucoup plus rare), puisqu’elle nécessite une intervention chirurgicale. 

Et le traitement ?

Un traitement médical peut être instauré pour accélérer la guérison avec, par exemple, le recours aux anti-épileptiques dans les cas sévères.

Le traitement comporte nécessairement une action sur l’environnement avec notamment le retrait du cheval de la pâture suspecte mais aussi l’adaptation du travail (proscrire le travail sur le cercle ou les sols en pente).

La plupart des chevaux ne gardent pas de séquelles après un épisode de Harper. 

Auteur : Dr Maud Lafon  

Rédigé le : 1/12/15

Source : Manuel Vétérinaire Merck – A. Giga, DG. Allen, GC Althouse, TR Ames